Le choix du roi

Fable sur l'intégrité

Régner par la peur
N’est pas le choix de tout seigneur.
Régner par amour
Fût le choix d’un roi et sa cour.
Sentant la mort se glisser dans sa couche,
Le bon monarque comprit que le temps était venu.
Sans héritier, né de son sang,
Il convoqua tous ses sujets, de toute souche,
Amis fidèles et sans argent,
Comme nantis et parvenus,
Dans l’espoir de remettre sa couronne
À celle ou celui qui honorera ce règne
Où l’amour et la paix ont grandi chez les hommes.
Dans une année je serai loin, dit le souverain.
Je ne veux pas que vos cœurs saignent.
Je remettrai mon royaume et son destin
À la plus vertueuse de ces âmes
Qui honorera notre collège.
Décidés à ne pas tomber dans (le) piège,
Quatre postulants se présentaient au roi.
L’un brandit ses connaissances,
L’autre, ses croyances,
Le troisième, ses expériences,
Le dernier, ses espérances.
Le bon roi demanda à chacun :
« En qui croyez-vous ? »
Le premier répondit : « Je crois en la grande intelligence des hommes. »
Le second : « Je crois en la grande miséricorde de Dieu. »
Le troisième : « Je crois en la grande complexité de l’homme. »
Le dernier : « Je crois en moi. »
« Montrez-moi, dit le roi, où vous mène votre certitude.
Ne soyez pas mélancoliques.
Libérez toutes servitudes
Pour ouvrir en chacun
Les meilleurs desseins spirituels et politiques.
Je confirai les clefs de notre royaume
Au plus vertueux des hommes.
Allez et revenez sous le règne de votre âme.
Je glorifierai votre quête. »
Ainsi parla le roi, aux hommes et femmes.
« Ne gardez que lumière en tête. »
Dans les quatre directions du royaume
Se dirigèrent les 4 bons hommes, puis une année s'écoula
Ramenant les hommes vers le Roi. 
Au pied de son lit, jetant au monarque, bijoux et richesses,
L'homme d'affaires affichât son ambition.
Le croyant ne baissa pas la tête
Et donna au Roi les trésors de ses adeptes.
Le 3ème de ces larrons
Fit au Roi bienveillant
Une offrande surprenante
Quand, au pied de son lit
Il remit une carte des royaumes attenants,
Promettant de les unifier,
Unir par gré ou force 
Donnant ainsi au pays plus de pouvoir.
Même si les événements se corsent,
Danger ne détruira pas valeurs.
Le bon Roi ne put retenir ses pleurs
À l'écoute de ces hommes de savoir,
Et demanda au dernier
Où sa quête l'avait mené .
Le pauvre démuni
Se pencha vers le lit
Murmura à l'oreille du roi,
Avant de se retirer en douceur,
Laissant les autres dans la stupeur.
La nuit s'écoula comme un fleuve enragé
Ne laissant pas le roi se poser
Tant ces hommes nominés
L’avaient tourmenté.
Il convoqua au petit matin
Les pourvoyeurs de ce nouveau destin.
« Homme qui croit en l'intelligence de l'homme, dit-il,
Tu as asservi ton prochain
Pour en tirer profit.
Homme de Dieu, tu as soumis tes ouailles
Pour en tirer profit.
Homme d'expérience, tu as conquis le peuple
Pour soumettre ton prochain.
Homme qui n'apporte rien,
Tu as gagné mon cœur,
Car, de par tes véritables valeurs,
Tu es resté honnête et juste.
Quant à vous messeigneurs,
Sachez qu'en monnayant vos valeurs,
Vous soudoyez votre esprit
Et de son intégrité, vous le videz.
Ainsi, tout pour moi est fini
Et tout pour vous ne fait que commencer.
La morale de votre histoire,
Ne naîtra pas de votre pouvoir.
C'est dans l'amour de soi
Que vivent les plus grands rois.
Leur trône est la sagesse
L’intégrité est leur richesse. »

Jean De La Fontaine

Reçu en séances de ouija
les 12 juin et 24 octobre 2020

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