Penser
librement
Facile à dire,
facile à faire !
Dans l’univers, il y a ceux qui créent les lois, les règles, les usages.
Ceux qui nous montrent, nous enseignent, nous convainquent, nous obligent.
Il y a ceux qui croient, qui font confiance, qui suivent, qui imitent, qui se soumettent, copies conformes.
Il y a ceux qui observent, qui dévient, qui contournent, qui refusent, qui cherchent, qui choisissent, qui s’aventurent, qui osent, qui se libèrent…
et qui découvrent. Anti conventionnels !
Qui suis-je ?
Préférer l’indépendance intellectuelle au conservatisme, c’est rompre avec l’immobilisme, c’est prendre le risque d’échanger sa sécurité contre l’autogestion. C’est aussi oser contredire voire contrarier, mais c’est surtout colorer son avenir.
Mais est-ce une affaire de volonté ? Est-ce une préférence, un chemin choisi ? N’est-ce pas plutôt un état d’esprit que de préférer souffrir dans la solitude plutôt que de se perdre au milieu du troupeau ?
Et avons-nous le choix de changer de perspective, de bifurquer ? Avons-nous réellement ce pouvoir de choisir un autre horizon et le chemin qui y conduit ?
Vivre d’instinct ou user de mon libre arbitre, j’ai choisi.
J’ai choisi d’écouter sans les oreilles pour pouvoir entendre le murmure du vrai patron de ma vie, ma conscience. Celle qui ne m’abandonne jamais, même lorsqu’elle dit s’éloigner.
Mais ce choix se paie et la facture, parfois très lourde, se partage. La souffrance qu’engendre la conquête de l’autonomie spirituelle ne se mesure pas sur une échèle médicale de 1 à 10. Ce n’est pas du sang qui coule à l’extérieur qu’il faut essuyer, mais des larmes qui suintent à l’intérieur.
Mais finalement, peu importe. J’ai accepté de comprendre que tout changement d’état d’esprit ne soit pas seulement un simple réajustement de quelques valeurs, mais une modification de l’énergie qui nous anime et, tant que le mental ne pigera rien au fonctionnement du principe vital, les gifles qui font mal seront le passage obligé. Cela peut prendre du temps, contaminer autour de soi, chez ceux qui nous font confiance, qui nous aiment. Je salue leur patience et leur solidarité.
Après l’orage, je me rassure et me réconforte, en me disant qu’ils partagent une part de mon évolution. (Ouf, sauvé !)
Magique faculté que de pouvoir détourner son regard de ce qui dérange pour s’accorder avec ce qui convient.
Je me demande souvent si mon plus grand regret n’aurait pu être de n’en point disposer, de cette faculté. Il m’arrive d’envier les adeptes de la nonchalance et de la naïveté, pour ne regarder que ce qui plait et transformer l’horreur en récompense. Admiratif, coûte que coûte !
Et bien non ! Les conventions m’effraient tout autant que les conditionnements. Le regard de l’autre m’indiffère, et plus encore, son jugement. Je n’en oublie pas pour autant le respect, mais est-ce que nous parlons tous le même langage ?
Je reste convaincu qu'aucune fédération ne peut réunir les hommes dans la liberté. L’histoire le démontre. Suivre une ligne directrice, si noble soit-elle, c’est figer les regards, marcher au pas, viser la récompense et fuir la punition. C'est aussi rejeter l’émancipation, tuer le mérite. C’est faire naître la peur de l’erreur, c’est la créer. Asphyxie et congélation garanties !
Cette peur, intemporelle, sans consistance, qui nait sans raison apparente comme l’orage en pleine sècheresse a enfanté du mot courage pour disculper le traître, le lâche, le faible et lui rendre son crédit, du mérite et de la fierté.
Bien plus bruyante que l’attrait de la découverte, elle justifie l’attentisme. Elle mène le monde par le bout du nez. Elle crée l’actualité et mobilise les énergies.
Elle fournit la laisse à son créateur.
Peur ultime : celle de la mort !
Si la souveraineté spirituelle n’était qu’un leurre, pourquoi s’attacher à l’individualité ?
Si la soumission et le conformisme étaient la règle, quelle valeur donner au mot liberté ?
Voici donc une ligne de pensée que j'ai suivie, depuis très longtemps. J'en ai été récompensé, me semble-t-il, avec ce passeport de spirite autodidacte.
Je ne l'ai pas demandé. Il ne m'a pas été accordé par un tribunal. Je l'ai conquis par mes pensées, mes intentions, mes actions, au cours des temps. Une part de mon histoire.
Je n'ai pas fermé la porte derrière moi.
Et vous, qui êtes-vous ?
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